Une victoire logique
La victoire de François Hollande est assez logique. Largement arrivé en tête dimanche dernier, il a également rallié l’ensemble des candidats qui ne sont pas parvenus au second tour, obtenant même le soutien de Ségolène Royal et même si Arnaud Montebourg s’est contenté d’une déclaration a minima. A l’inverse, Martine Aubry est restée isolée et qui plus dans une attitude assez agressive avec son concurrent, qui ne semble pas lui avoir réussi au final.
Malgré tout, François Hollande va se présenter comme le favori de l’élection de 2012. Même si cette position lui imposera une grande humilité devant le destin de la plupart des favoris de l’automne, il ne faut pas oublier que le président de la République sera également le candidat du passif dans six mois et les dix années d’opposition du PS constituent un contexte favorable. Il est suffisamment consensuel pour rallier la grande majorité de Français opposée à Nicolas Sarkozy.
Le meilleur adversaire ?
Et après tout, on peut se demander s’il ne s’agit pas du meilleur candidat (voir même, après 2012, du meilleur président) pour permettre enfin l’émergence d’une véritable alternative. En effet, chaque jour, les circonstances font que l’émergence d’une véritable alternative devient possible. Mais il faut également que le contexte politique soit favorable. Après dix ans de droite, il n’est peut-être pas un mal que le PS gagne pour montrer qu’il ne propose pas d’alternative.
En effet, outre les circonstances, il faut que, comme en 1958, les Français constatent que la classe politique traditionnelle n’est pas capable de régler les problèmes du moment, qui est la crise économique. Après l’échec de Nicolas Sarkozy, il faudra sans doute malheureusement que le Parti Socialiste échoue pour que nos concitoyens se décident à balayer l’UMP et le PS et tentent alors une véritable alternative, qui pourra alors être portée par Nicolas Dupont-Aignan.
Voici le long chemin qui nous attend. Bien sûr, une accélération des évènements reste possible, si la Grèce décidait par exemple de sortir du carcan européen que ses dirigeants acceptent encore aujourd’hui. Bien sûr, l’élection du delorien François Hollande, pilier de la pensée unique, serait paradoxale, même ce serait sans doute le chant du cygne de certaines idées, avant qu’elles soient définitivement renvoyées dans les poubelles de l’Histoire.
Comme je l’avais pressenti lors de l’élimination de DSK, François Hollande s’est imposé, malgré toutes ses limites. S’il venait à gagner en 2012, il faudra espérer qu’il sera le René Coty d’un système politique qui a bien besoin de renouvellement !
Laurent Pinsolle